Né à Bruxelles le 7 mai 1927. Professeur émérite de l'Université Libre de Bruxelles où il enseigna l'anthropologie sociale et culturelle de 1955 à 1992, Luc de Heusch est docteur Honoris Causa de l'Université des Sciences de Humaines de Strasbourg et membre correspondant de l'Académie Royale de Belgique. A deux reprises il fut Directeur d'Etudes associé à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes à Paris, où il dirigea aussi le Laboratoire Systèmes de pensée en Afrique noire, associé au CNRS.
Sa passion pour l'art ne s'est jamais démentie. Il participa en tant qu'écrivain et cinéaste au mouvement COBRA de 1949 à 1951 et consacra par la suite divers essais et films à Alechinsky, Dotremont, Reinhoud, ses compagnons de l'aventure COBRA, ainsi qu'à Magritte et Ensor. On lui doit le seul COBRA-FILM : Perséphone (1951). Il apprit l'art de filmer dans l'atelier d'Henri Storck, le fondateur du cinéma documentaire Belge, dont il fut l'assistant de 1947 à 1949. Il réalisa des films ethnographiques ou historiques en Afrique (Rwanda, tableaux d'une féodalité pastorale (1956), Fête chez les Hamba (1956 - nouvelle version : 1998), Sur les traces du Renard pâle (1984), Une république devenue folle : Rwanda 1894-1994 (1996), et des portraits sociologiques de la Belgique qui procèdent d'une espèce d'ethno-fiction : Les gestes du repas (1958), Les amis du plaisir (1962), Les amis du plaisir trente ans après (1995). Il évoqua l'histoire chaotique de son pays, déchiré par la querelle des Flamands et des Wallons dans Quand j'étais Bèlge (1999). Il réalise aussi un film de fiction en 1967, Jeudi on chantera comme dimanche.