"Les mystèrieux "Résidents"
Un vrai casse-tête : le groupe le plus influent de la nouvelle onde californienne, The Residents, s'obstine à protéger l'anonymat de ses membres. Personne ne connaît les noms ou les visages des musiciens, d'autant plus que ceux-ci pendant les rares concerts publics, se sont présentés sur scène attifés en momies. (...)
L'hypothèse la plus vraisemblable est que nous avons affaire à quelques spécialistes, géniaux et astucieux, du studio d'enregistrement - c'est ici qu'ils exellent dans une grande virtuosité d'effets mirobolants, de mixages impossibles, de voix filtrées, de bandes enregistrées à l'envers, à des vitesses indéterminées. Le groupe fantôme californien a publié sept albums. Les premiers Meet the Residents, Not available, The Third Reich'n'roll furent présentés comme des rééditions de morceaux déjà réalisés depuis quelques années. The Third Reich'n'roll, le rock du troisième Reich, est par exemple un véritable carnage de motifs rocks rendus particulièrement méconnaissables, centrifugés et distordus, le tout pendant une quarantaine de minutes.
Le groupe apparaît comme doté d'une ironie corrosive et d'une absence de scrupules qui lui lui permettent d'entrer et de sortir du rock, en collant des morceaux de musique très différents ensemble, non pas véritablement par ecclectisme, mais plutôt par une sorte de malignité lucide."
D'après Fabio Malagnini, in Unita, mardi 30 décembre 1980.