"Né à Paris, frère de René Clair
Assistant de Robert Boudrioz, Jacques Foyder et Jacques de Baroncelli. Tué à Rabat en 1927 où il était reporter pour l'Armée Française au Maroc."
Film as Film, Art councils of Great Britain, 1979, p73
"Henri Chomette réalisa deux films de cinéma : Jeux des Reflets et de la Vitesse et Cinq Minutes de Cinéma Pur.
Bien sûr il fit d'autres films mais Chomette est de ces cinéastes qui veulent moins réaliser des films que réaliser le Cinéma. Ce qu'il fit avec ces deux premières oeuvres.
"En quel sens entend-il cinéma?" Considérons un film quelconque, imaginons que nous puissions le distiller dans un alambic idéal, capable d'éliminer les éléments idéologiques (intention du scénario, expressions des acteurs, signification du décor, etc). Il me semble qu'une telle expérience aboutirait à isoler une substance mouvante qui pourrait bien être l'essence même du cinéma." (dans la Revue du Cinéma, 1930)
Nous voici donc, après cette opération alchimique, au principe du pur cinéma : la plastique mouvante. Le cinéma n'y est plus narratif ni représentatif, même si Chomette travaille avec des images figuratives. Les éléments du monde n'y sont pas utilisés pour leur valeur psychologique ou dramatique, mais pour leur qualités plastiques (cristaux, paysages) ou de mouvements (objets en rotation, bateaux, etc.)
Les oeuvres de Chomette n'ont rien des mouvements symphoniques de Ruttmann ou de Gance. Quelques accords suffisent pour exprimer une vision du monde par le cinéma et montrer le cinéma lui-même.
On ne retrouvera une entreprise aussi radicale' et minimale dans le propos et la forme que trente ans plus tard avec le Schwechater de Peter Kubelka où celui-ci fait voler en éclat le cinéma comme mouvement continu pour y découvrir des éléments plus profonds. Une minute a suffi à Kubelka. Cinq minutes auraient suffi à Chomette."
Prosper Hillairet dans L'art du mouvement, édition Centre Pompidou, 1996, Paris, p.99