"Cette oeuvre est d'abord, de ce que son auteur appelle, une "cinéhypergraphie polyautomatique", c'est-à-dire une suite de signes filmiques, totalement hasardeux dans leur apparition, et venus de sources non sélectionnés.
Toutefois, les séquences ont été montées selon un rythme donné par des séparations de pellicule noire, de telle manière que l'on habitue le spectateur à des visions de plus en plus brèves, pour l'amener finalement à "goûter" des fragments de pellicule au-dessous du seuil habituel de la vision, voire même à un fragment d'image à cette vitesse limite de perception.
Cette image est, comme souvent dans les films de Maurice Lemaître, travaillée de divers procédés, chimiques, mécaniques, etc..., qui font jaillir des photogrammes peu communs.
Par ailleurs, il fait directement appel au spectateur, pour que celui-ci participe au spectacle en faisant ses propres commentaires, c'est-à-dire en apportant leur contribution personnelle à un son "supertemporel", c'est-à-dire à un cadre ouvert, d'invitation à la créativité du public".
Extrait de l'ouvrage de Maurice Lemaître intitulé Mes Films (1951-1977), éditions du centre de Créativité, Paris.