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Chantilly 1


Chantilly 2


Chantilly 3
Chantilly © Jean-Michel Bouhours, Patrick Delabre / Cinédoc Paris Films Coop 2024

Oeuvres

Jean-Michel Bouhours

Chantilly

Co-réalisé avec Patrick Delabre

1976
00:13:00

Thèmes du film : Expérimental français années 70, le Temps

Versions distribuées : Version 1 :
Fichier numérique
HD H.264
00:13:00
Couleur
Silencieux
Tarif de location : 55 €

> Distributions +

Cinédoc Paris Films Coop

> Co-Réalisateur +

Patrick Delabre

> Descriptif, commentaire +

"Chantilly est une co-réalisation avec Patrick Delabre dont les travaux, quoique totalement différents des miens, m'intéressaient beaucoup. Nous voulions faire un film très radical dans sa forme et les processus mis en place : division de l'image en 9 et 16 parties, totalement abstrait et uniquement fait de textures.
Après des essais déprimants, sur des réseaux de lignes colorées, nous avons adopté l'unité du point constitué en rhizômes. Chantilly traite la composition de l'image par points et la possibilité de contrôler chaque information en intervenant sur des unités extrêmement petites de l'image. Nous avons peint, points par points, des séquences de 5 éléments sur celluloïds suivant différents degré d'abstractions allant parfois à une certaine représentation. Ces séquences sont au nombre de 16 et disposées dans les diverses parties d'image. Nous avons repris l'écriture utilisée pour "rythme 76" et cette fois-ci pour chaque photogramme 32 "réglage" différents, autant dire que le tournage était très long et très fastidieux."
Notes de J.M. Bouhours, Melba n°4-5, déc 1977.

 

"Dans le film Chantilly, les nombreuses allusions à l’histoire de l'abstraction dans la peinture occidentale étaient parfaitement inconscientes car en 1976 ni Patrick Delabre ni moi-même ne connaissions suffisamment les travaux de Vassily Kandinsky, de Paul Klee, ou encore d’Augusto Giacometti, pour nous en inspirer. Le pointillisme était assurément la seule référence picturale consciente de l’époque. En réalité, c'était le paradigme du rhizome emprunté au philosophe Gilles Deleuze et au psychanalyste Felix Guattari qui nous avait inspiré et qui justifiait ces réseaux de lignes et de points.

L’écran est composé de 9 puis 16 images autonomes, une réponse à la question de la polyvision expérimentée dès les années 20 par Abel Gance et son Napoléon qui connait un regain d’intérêt avec l’Expanded cinema et son corollaire dans le champ de la psychologie de la perception, l’« expanded consciousness ».

Aux mouvements et aux rythmes de chacune des parties viennent s’ajouter, comme « effets secondaires », des rythmes et des mouvements entre ces images dus à des phénomènes perceptifs de similarité d’intensités lumineuses, de noirs, ou de couleurs : ce sont des effets de balayages d’une image à l’autre dans le cadre, de « téléguidage » de l’œil. Le regard procède alternativement par choix entre une vision globale fondée sur des phénomènes de simultanéités complexes qui n’a de chaque partie qu’un aperçu superficiel et l’attirance du regard sur un cadre particulier qui fait oublier momentanément l’ensemble. Chantilly nous contraint en permanence à ces allers-retours de l’ensemble aux parties."

JM Bouhours, 2024