"Dans le Standard Time de Snow une caméra surélevée à mi-corps va et vient, monte et descend, prélevant de petits effets carrés élégamment éclairés près d'un séjour ressemblant beaucoup à son propriétaire : ordonné mais non "respectable". Un petit film joyeusement spirituel, il contient à la fois le stoicisme singulier de Snow et les premières idées de ses autres films, chacun étant comme une thèse, proposant une relation particulière entre l'image, le temps et l'espace. "
Manny Farber, Art Forum, Canadian Filmmakers Distribution Center Catalog
"Snow décrit en ces termes dans le catalogue de la New York film-Maker Cooperative : "Le film sur mon foyer, ma femme, ma caméra, ma radio et ma tortue. Des à-coups, des coups d'œil circulaires et en arc de cercle. Un son spatial, parallèle aux images." Moins rigoureux, plus désinvolte que la plupart de ses autres films, Standard Time est l'ADN des deux uvres majeures qui vont suivre : (Back and Forth, 1968-1969) et La Région Centrale (1970). Parmi les nombreuses réussites de ce film, il faut compter la mise en œuvre fluctuante du son (un entretien radiophonique sur la danse), dont les pulsations produisent un sentiment auditif de proximité ou de distance. Ce va-et-vient sonore se combine diversement avec la proximité et la distance visuelles créées par les incessants panoramiques circulaires (mêlés de mouvements d'avant en arrière, ou de haut en bas) qui donnent à voir le loft des Snow et leur bric-à-brac domestique."
Max Knowles, Michael Snow : une filmographie, Trafic n°32, Hiver 1999.