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FILM 2022 : TONY CONRAD

Projection et rencontre

Le 19 Octobre 2022

Lors d'une séance, dédiée à Tony Conrad, du programme Films 2022 du Centre Pompidou était présenté :

le Mercredi 19 octobre 2022 - 19H 

The Eye of Count Flickerstein, 1967-1975, 16mm, noir et blanc, silencieux, 7 min

Diplômé de mathématiques à l’université d’Harvard en 1962, Tony Conrad (1940-2016) est rapidement devenu une figure centrale de la scène artistique expérimentale new-yorkaise des années 1960 et 1970. Musicien, compositeur, performeur, cinéaste, écrivain et professeur, l'artiste américain a développé une œuvre protéiforme qui échappe volontairement à toute tentative de catégorisation.

Après des débuts au sein du groupe fondé par le compositeur La Monte Young, The Theater of Eternal Music, dans lequel évoluent Terry Jennings, Dennis Johnson, Terry Riley, Marian Zazeela, John Cale ou encore Angus Mac Lise, Tony Conrad s’intéresse au cinéma et participe comme acteur, ingénieur du son et musicien aux films de ses amis : Jack Smith (Normal Love, 1963-1965, Flaming Creatures, 1962-1963), Ron Rice (Chumlum, 1964) et Piero Heliczer (Joan of Arc, 1967). Expérimentant les effets du stroboscope sur les mécanismes de la perception visuelle, il entreprend la réalisation d’une série de films clignotant, dont The Flicker (1966) demeure l’exemple le plus abouti et le plus commenté. Dans un entretien avec Toby Mussman, publié en 1966 dans la revue Film Culture [n°41, été 1966], Conrad revient sur les effets hallucinatoires produits par son film en indiquant qu’il avait envisagé ces derniers « en termes de variations colorées et de configurations abstraites, quelque chose comme ce que l’on voit quand on ferme les yeux et que l’on appuie légèrement sur la paupière ». Dépourvu de progression arithmétique et de structure systématisée, The Flicker constitue un pur événement de projections lumineuses intermittentes progressives et circulaires dont la fréquence de balayage se situe entre vingt-quatre et quatre images secondes. Conrad applique les mêmes procédés pour son film The Eye of the Count Flickerstein (1967), mais cette fois-ci, en refilmant la neige télévisuelle se dispersant aléatoirement sur la surface d’un écran de télévision. En 1970, il complète ses expérimentations en réalisant, avec sa femme Beverly Conrad, Straight and Narrow (1970). Les phénomènes de clignotement et d'intensité lumineuse sont à nouveau utilisés pour renforcer les effets de perceptions colorées. Accompagné d’une bande sonore composée par Terry Riley et John Cale (Ides of March), le film témoigne à nouveau de la rigueur des recherches de Tony Conrad sur la perception qui l'ont conduit à inventer un système de codification des couleurs contenues dans le spectre lumineux de la projection cinématographique.

Programme complet : https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/TkLDSKn