Calendrier des actualitésDE VINCENNES À LA PARIS FILMS COOPColloque / Novembre expérimental #5Le 25 Novembre 2024 J3 Lundi 25/11, 10h-17h – INHA – Auditorium Jacqueline Lichtenstein 10h30 Accueil des participant.e.s et mot d’accueil Discutante : Jennifer Verraes (maître de conférences, Université Paris 8, ESTCA) 10h45 Communication : “Where Theory Hides: London Filmmaker’s Co-operative magazines 1966-1989” par Kathryn Siegel (chercheuse indépendante) In the 1960s and 1970s in London, as in Paris, experimental filmmakers developed a mode of filmmaking premised on the radical rejection of mainstream conventions and committed to an alternative politics and aesthetics of film. The London Film-maker’s Co-operative (LFMC) was central to this endeavor as an artist-led site for filmmaking, distribution, exhibition, and criticism. This paper will contribute to the international context of this symposium by examining the LFMC as of base for theory. Filmmakers associated with the LFMC consistently sought to articulate ideas about the unique formal basis, social and political functions of experimental film through practices of critical writing. By contrast with the situation of the Paris Co-op, the LFMC sat in an ambivalent relationship to the emerging discipline of Film Studies in the U.K. which tended to be dismissive of the non-narrative film forms privileged at the Co-op. Artists including Peter Gidal and Malcolm Le Grice did contribute to now-famous debates about avant-garde film in academic venues such as the journal Screen; however, reflecting LFMC filmmakers’ generally marginal place vis a vis the Film Studies academy, most Co-op writings were published outside institutional channels: in counterculture magazines, exhibition catalogues, contemporary art magazines, and a series of little magazines associated with the Co-opo itself including CINIM (1966-1968), Readings (1976), UNDERCUT (1980-1989). Using texts gleaned from these sources, this paper will reframe the “structural/materialist” theoretical paradigm with which the LFMC remains strongly associated, and illuminate the intellectual constellations that most consistently informed LFMC thinking about experimental film during this period: namely, French Film theory of the 1920s, contemporary art criticism, and structuralist and post-structuralist theories of language. Finally, it will note the lack of contact between the Paris and London Co-ops despite clear parallels between these sites. 11h15 Communication : “De la vibration retenue. Le (néo-)matérialisme lyotardien et les cinémas expérimentaux passés et présents” par Charlie Hewison (chercheur associé CERILAC, Université Paris Cité) Dans les écrits sur les pratiques expérimentales contemporaines du cinéma photochimique, surtout liées au mouvement des laboratoires autogérés qui a émergé dans les trente dernières années, on a tendance à y voir une exploration et une matérialisation des approches « néo-matérialistes » dans la création cinématographique. Ceci au point où l’on est nombreux.ses à regrouper ces pratiques et ces films sous l’appellation d’un « nouveau matérialisme photochimique ». Le terme de « nouveau matérialisme » dans ce contexte a permis à la fois d’aborder ces productions contemporaines à partir des repères théoriques contemporains que sont les philosophes « néo-matérialistes » (Bennett, Barad, De Landa, Braidotti, etc.) et leurs influences les plus manifestes et assumées (Deleuze et Guattari, Stengers, Serres, Haraway, etc.). Parler de nouveau matérialisme dans le contexte de la production cinématographique, surtout quand il provient de laboratoires cinématographiques autogérés, entraîne logiquement à étudier ces films et pratiques à la lumière des matérialismes cinématographiques plus anciens : qu’est-ce qui est « nouveau » dans ces nouvelles approches matérialistes par rapport aux anciennes ? À ce jour, les « anciens » matérialismes cinématographiques les plus mobilisés pour ce genre de comparaison sont surtout ceux associés avec les avant-gardes historiques des années 1920 (soviétiques ou allemands, notamment), et ceux, marxistes et althussériens, des années 1970, liés avec les coopératives à Londres et aux États-Unis (Gidal, Le Grice, Wollen, Frampton, etc.). En revanche, relativement peu d’études ont tenté de faire le lien avec le matérialisme cinématographique prôné par le cinéma expérimental français des années 1970 et 1980 lié au groupe Melba et à la Paris Film Coop, ni les écrits de Jean-François Lyotard qui a tant influencé ces productions filmiques. Dans notre intervention, nous proposons ainsi de revenir sur le matérialisme (« libidinal » ou « immatérialiste » selon les écrits) tel que conçu par Lyotard, que ce soit dans ses textes qui parlent directement de cinéma (notamment le célèbre et influent « L’a-cinéma ») ou dans d’autres plus généraux, philosophiques, et sur la manière dont les productions cinématographiques et théoriques liées à la Paris Film Coop s’inspirent de ce dernier. Nous verrons, d’une part, comment la conception du matérialisme proposée par Lyotard (et repris de diverses manières par les membres de la Paris Film Coop, en tant que « jouissance-cinéma » chez C. Eizykman, ou à travers la centralité de la notion de « bruit » chez C. Lebrat) est étonnamment annonciatrice des philosophies néo-matérialistes contemporaines. D’autre part, cela permettra de tisser des liens entre la pratique contemporaine et les films Melba, liens qui restent pour le moment encore relativement inexplorés. 11h45 Discussion 12h30 Pause déjeuner 14h30 Projection des Melba films Discutant : Patrick de Haas (historien de l’art et du cinéma) 14h45 Communication : “L’aventure Melba” par Mélanie Forret (maître de conférences, Université Paris 8, ESTCA) En seulement 5 numéros, fabriqués entre 1976 et 1978, la revue Melba est devenue culte. Forme et format, Claudine Eizykman, Guy Fihman, Patrick de Haas, Prosper Hillairet, Dominique Willoughby, Pascal Auger et Christian Lebrat pour le noyau dur de l’aventure, ont œuvré à faire de Melba un objet graphique et historique, du sur mesure et à l’aune de la richesse du cinéma d’avant-garde et expérimental. Pour chaque numéro (12 pages à 16 pages de 320 x 440 mm) les couleurs de l’encre et du papier sont soigneusement choisies, tandis que les pages sont sursaturées d’images et de textes, dans des compositions inspirées de revues ou de films d’avant-garde, de peintures, de la matière film (pellicule), ou de films des cinéastes dont les oeuvres sont évoquées. Le lecteur s’y promène et s’y perd, comme dans un labyrinthe, avec le plaisir de trouver dans cet écrin explosif, en feu d’artifice, des textes aussi bien tournés vers les éclatantes années 20 (Léger, Richter, Duchamp, Chomette…) que sur la foisonnante période des années 60 et 70 pour le cinéma expérimental (Kubelka, Warhol, Breer, Mekas, Anger, O’Neill…). 15h15 Présentation commentée des programmes MBXA par Federico Rossin (programmateur indépendant) et Dominique Willoughby (président de Cinédoc et professeur émérite, Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis) 15h45 Présentation commentée des archives non-film de Cinédoc par Ermance Dhermy (dans le cadre du service civique réalisé à Cinédoc) 16h15 Discussion et mot de clôture par Dominique Willoughby 17h00 Conclusion du colloque
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