FR EN

Nos réalisations

Colloque international - Années 20/20

Avant-gardes cinématographiques et Cinéma Expérimental • INHA (Institut National d'Histoire de l'Art)

Du 22 Novembre 2021 Au 23 Novembre 2021

22 et 23 novembre 

Colloque international 

Années 20/20, Avant-gardes cinématographiques et Cinéma expérimental — Auditorium de l’INHA

 

Lundi 22 novembre

9h30 : Accueil des participant.e.s

9h45 : Introduction Guy Fihman

 

Graphes, documentaires, libellules et liserons

Modération : Cécile Sorin, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis

 

10h05 : Projection

Filmstudie, Hans Richter, 1926, 4'

 

10h15 : L'impulsion graphique

Dominique Willoughby, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis

Si Cohl a devancé l’appel à sa façon, la première salve des films absolus est graphique et / ou vient de peintres : Ruttmann, Richter, Eggeling, Man Ray, Duchamp, Léger, et se poursuit avec Fishinger et Len Lye et quelques autres, jusqu’à aujourd’hui. Se projetant dans le futur tout en renouant avec les origines graphiques du principe cinématographique, ces films contribuent aux nouveaux modèles de construction de la perception par le film, en ouvrant un nouveau champ des formes cinématographiques. Leur mise en œuvre a suscité des mutations techniques et perceptives conséquentes du dispositif cinématographique, bien au-delà d’une simple poursuite des problématiques picturales par le cinéma. Ce qui nous amènera à interroger la notion floue de film dit « abstrait », et à déplier plus avant de quoi elle a pu être le nom.

 

10h45 : L’expérimentation documentaire des années 1920

Federico Rossin, programmateur indépendant

Dans les années 20, théoriciens et cinéastes considéraient le cinéma comme un médium incomparable pour révéler le réel. Moholy-Nagy, Vertov, Epstein, Dulac ne se contentaient pas de la reproduction de la réalité par la caméra : ils théorisaient la production d’une nouvelle réalité et la recherche de son essence par la médiation artistique et une nouvelle vision. Le réel capté par la caméra était considéré comme une mosaïque à construire et l’art comme un procédé de démontage du visible, de déchiffrage du monde. En se méfiant de l’œil humain, et en fétichisant la technique, le simple enregistrement de la réalité ne leur suffisait pas, et pourtant ils pensaient tou(te)s très clairement réaliser des œuvres en lien fort avec le « cinéma documentaire ». À cette époque, si on lit les revues et les manifestes, une distinction tranchée entre « documentaire » et « expérimental » n’existait pas encore.

 

11h15 : Projection

Uit het rijk der kristallen, J. C. Mol, 1927, 7'

 

11h30 : Cinéma de l’invisible, animaux photogéniques et vie sentimentale des végétaux : cinéma scientifique et avant-garde à Paris

Maria Ida Bernabei, Università degli Studi di Udine

 

Cinéma de l’invisible, animaux photogéniques et vie sentimentale des végétaux : cinéma scientifique et avant- garde à Paris. Par son inclusion systématique au sein de la programmation des nombreuses salles spécialisées et ciné -clubs qui se créent au cours de la deuxième moitié des années vingt dans les principales villes d’Europe, le film scientifique joue un rôle déterminant dans la construction de l’avant-garde cinématographique. Notamment en raison des techniques spécifiques qu’il développe – ralenti, accéléré, microcinématographie et prises de vues sous-marines – il peut revendiquer sa propre place dans la réflexion sur la spécificité du médium, tout en catalysant la définition de quelques concepts fondamentaux des théories esthétiques de l’époque. Pourquoi l’avant-garde est-elle si magnétiquement attirée par le film scientifique ? L’enquête sur la scène parisienne essayera de nous fournir quelques réponses.

 

12h : Discussion

12h45 : Déjeuner

14h15 : Reprise

 

Pur/Impur

Modération : Eugénie Zvonkine, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis

 

14h20 : Projection

Jeux des reflets et de la vitesse, Henri Chomette, 1923 – 25, 7'

 

14h30 : Du pur Chomette

Prosper Hillairet, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis

 

Il y a eu des pages et des pages sur la question « Qu’est-ce que le cinéma ? ». Il aura fallu à Henri Chomette deux films courts et quelques lignes écrites pour amorcer la question du « cinéma pur ». La brièveté des films et textes est-elle dans la réponse ? Parcourons les deux films Jeux des reflets et de la vitesse et le programmatique Cinq minutes de cinéma pur, pour découvrir, par-delà le « pur », un rapport au monde instauré par le cinéma, une traversée des états de la matière. Et la Pierre liquide.

 

15h : Projection

Cinq minutes de cinéma pur, Henri Chomette, 1925, 5'

 

15h05 : [sous réserve]

Hervé Pichard, Directeur des collections de La Cinémathèque française

 

15h35 : Fondements idéologiques de la pensée et de la production de Man Ray

Ana Puyol Loscertales, Universidad de Zaragoza

La construction idéologique de Man Ray commence dans son contexte familial : émigrés Russes dont le père a travaillé dans les terribles usines du florissant secteur textile américain. L’artiste a réaffirmé ses affinités avec une pensée sociopolitique en rapport avec l’anarchisme et les tendances individualistes des philosophes américains à travers son immersion dans le Ferrer Center new-yorkais – créé à la mémoire du fondateur de l’École Moderne – et son intégration ultérieure dans la colonie de Ridgefield, plutôt anarchiste. Le cadre éducatif et la formation intellectuelle – lectures, publications, système d’enseignement, professeurs et collègues – qui ont caractérisé les trois décennies de sa vie aux Etats-Unis ont été fortement marqués par les repères de la pensée libertaire et, évidemment, cette influence a laissé une trace essentielle sur son œuvre qui enrichit sa lecture et précise sa position au sein des avant-gardes.

 

16h05 : Discussion

 

 

Mardi 23 novembre

9h30 : Accueil des participant.e.s

 

Impressionnisme, danse, musicalité

Modération : Jennifer Verraes, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis

 

10h15 : Impressions des Années 20

Mélanie Forret, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis

Les années 20 ont vu naître, sous la plume et la caméra d’une poignée de cinéastes-théoriciens, une nouvelle façon d’envisager le cinéma et de le pratiquer, avec l’idée commune d’une « pensée visuelle ». Une approche du cinéma privilégiant toute forme de rythmes, de mouvements (intérieurs / extérieurs), de « sensations » (Dulac), de « photogénie » (Delluc, Epstein), qu’il a été convenu de nommer « école impressionniste ». Nous proposons ici un retour sur cette pensée, contextualisant et définissant le terme « impressionniste » au cinéma, et montrant ses liens avec l’avant-garde formelle.

 

10h45 : Projection

Disque 957, Germaine Dulac, 1929, 6'

 

11h : Ballets mécaniques, danses cinégraphiques

Bárbara Janicas – Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis

Malgré la prédominance du modèle musicaliste au sein des débats sur le cinéma dans les années 1920, de nombreuses évocations de la danse ponctuent les œuvres et les discours des cinéastes d’avant-garde, de Dulac à Léger, en passant par Man Ray. Des fragments de corps dansants y sont amenés à dialoguer avec des objets du quotidien, des engrenages de machines ou encore des phénomènes naturels et lumineux. Plus qu’une référence à des manifestations chorégraphiques modernes (danses serpentines, créations des Ballets Suédois, danses burlesques des années folles), les figures dansées convoquées das les films d’avant-garde véhiculent de nouvelles visions de la danse élargie à l’universelle mobilité du monde et méritent d'être envisagées en tant que signe d’une « pulsion dansante » qui inspire en creux les expérimentations filmiques de ces cinéastes.

 

11h30 : Musique modèle, musique visuelle

Arthur Côme, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Pendant les années 1920, la musicalité des images a structuré et clivé le cinéma, mais elle a aussi participé à son autonomisation artistique. Partir de la musique, la traduire en images, l’orchestrer visuellement, tels sont les procédés qui ont présidé à la naissance des trois films de musique visuelle de Germaine Dulac : Disque 957, Étude cinégraphique sur une arabesque et Thèmes et Variations, premiers arrangements pour écran.

 

12h : Discussion

12h45 : Déjeuner

14h15 : Reprise

 

Politiques du cinéma

Modération : Damien Marguet, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis

 

14h20 : Czech Avant-garde With/Out Film

Michal Bregant - Národní filmový archiv (NFA) / Archives nationales du film – Prague

(Communication en anglais non traduite)

Cinema has been a dream of the avant-garde generation since 1920, but it did not become a reality until the end of the decade. Instead of films, members of this generation created - or rather produced - literary and visual objects expressing the idea of modern society. Radical ideas of liberation and modernization of society helped to formulate future tasks for this medium and its functions - aesthetic, social and political.

 ***

Le cinéma est un rêve de la génération de l'avant-garde depuis 1920, mais il n'est devenu une réalité qu'à la fin de la décennie. Au lieu de films, les membres de cette génération ont créé - ou plutôt produit - des objets littéraires et visuels exprimant l'idée de la société moderne. Les idées radicales de libération et de modernisation de la société ont contribué à formuler les tâches futures de ce média et ses fonctions - esthétique, sociale et politique.

 

14h50 : Politique de l’expérimentation

Patrick de Haas, Paris 1 Panthéon-Sorbonne

On essaiera de voir en quoi, dans les années 1920, les expérimentations « formelles » peuvent relever d’une analyse politique. On rappellera par ailleurs l’engagement de nombreux artistes-cinéastes dans le bain de l’Histoire. L’opposition souvent affirmée entre d’un côté la revendication « moderniste » d’autonomie et de l’autre la dissolution de l’art dans la vie par une certaine « avant-garde », s’en trouve-t-elle fragilisée ? Le désastre en cours (années 2020) de l’état du monde conduit-il à modifier l’approche des rapports entre expérimentation et « engagement » ?

 

15h20 : Les deux défis de Fernand Léger

François Albera, UNIL - Université de Lausanne

De Ballet mécanique (1924) à son sketch de Dreams that Money Can Buy (1947) Fernand Léger développe une poïétique du cinéma constructive fondée sur l’animation d’objets inanimés, la décomposition-recomposition des mouvements d’êtres ou d’objets animés, selon un paradigme mécanique-discontinu qui prend à rebrousse-poil l’idée commune de « captation » ou de restitution du mouvement par le film. Le « passage » au cinéma de Léger revêt une signification polémique particulière dans les deux champs des arts plastiques et du cinéma. En effet si cette poïétique s’inscrit dans les courants artistiques et poétiques auxquels il participe (futurisme, cubisme, orphisme, simultanéisme), c’est que ceux-ci ont été profondément bouleversés par le cinéma. Et qu’à l’inverse ce dernier s’est massivement situé en deçà de cet ébranlement en s’efforçant de se conformer aux arts institués. Ce sont ces deux défis que relève Fernand Léger jusque dans leurs conséquences politiques.

 

15h50 : Discussion finale et clôture du colloque

Retour