Nos réalisations
Refle-x-périmental #4 : Rituelles
de Paris à l'Australie en passant par Lesbos - Barbara Glowczewska et Laurence Vale
Le 19 Octobre 2023
Cet automne, le ciné-club de Cinédoc au Reflet vous propose un parcours de 3 séances sur le cinéma expérimental à travers les rituels et les danses cinématographiques ainsi que le geste amateur qui traverse l’expérimentation.
✸ #4 : Rituelles : de Paris à l'Australie en passant par Lesbos - Barbara Glowczewska et Laurence Vale ✸
♀ En présence des réalisatrices
Elles se sont rencontrées au séminaire de Claudine Eizykman et Guy Fihman à Paris 8 en 1976. Elles expérimentaient chacune de petits films quand elles se filmèrent pour Cabane à l'occasion d'un bal masqué de campagne, Pierrot et Dame de Piques, partirent ensuite en Grèce, à Rhodes et Lesbos, pour tourner en 16mm muet Néroïcal que grâce à une aide du GREC, elles purent retravailler à la truca de Julien Pappé. Le film reçut le prix du jury au festival d'Hyères de 1978.
Élargissant ce jeu d’(auto)ethnographie, Barbara Glowczewska présente des images inédites sur grand écran de rituels de femmes Warlpiri tournées dans le désert central australien en 1979 avec la caméra 16mm utilisée pour ses films antérieurs tournés image par image. Numérisation : AIATSIS (Institut d'Etudes aborigènes), Canberra, 2012.
Laurence Vale, réalisatrice et monteuse, bricoleuse d'images, bidouilleuse de pixels (Pix-elles), biaiseuse de plans, rêveuse de formes, non subventionnée.
Barbara Glowczewska, anthropologue, émérite du CNRS, a utilisé des caméras comme des instantanés de terrains en Australie, au Brésil ou en Guyane.
♀ Les films :
Gros Loup, num. (16mm), silencieux, 1976, 5'
Peint en rose et en violet. Alice au Pays de la femme... - B.G.
Cabane, num. (16mm), silencieux, 1977, 3’
Préparation pour un bal masqué à la campagne filmée image par image sans montage. - B.G.
Généal, num. (16mm), silencieux, 1977, 4’20
Autoportrait généalogique en 900 photos de famille. Traversée de trois générations depuis la Pologne dans les années 20, l'Algérie refuge pendant la 2e guerre mondiale, Varsovie où je suis née, Paris où mes parents ont immigré en 1961 puis la France et l'Italie en vacances. - B. G.
Neroïcal, num. (16mm), silencieux, 1978, 45'
Nos propres corps en animation. Le corps de l'autre est visé dans tous les - ses sens - effleuré par les prismes d'un regard autre - obturé suivant des intensités - pour mieux happer de fugitifs désirs - les mouvances sont démultipliées dans l'étroitesse du cadre - corps alternés délivrés des langueurs par la discontinuité - pas d'interprétation délibérée mais un jeu libre offert ouvert vers et pour l'autre dans l'instant improvisé. L'agencement du film relève d'une sorte d'alchimie, la transmutation des images, issues de manipulations perverties, de caresses aléatoires - des corps dédales s'égrènent, d'émergentes violences surgissent, défilent en ondes de choc, sauvages suaves des formes enfumées - volutes de volupté - évoluent. Du dedans la nuit aux dehors du jour - en désordre - des lieux accaparés - des arcs de couleurs et le va et vient de l'autre et l'autre là… - plus un film à prendre qu'un film à faire - plus un film désir que l'envie d'un film. – Laurence Vale, 1978
Filmer des corps ne relève pas forcément de la "représentation". Ni quête d'identité, ni représentation du même ou de l'autre - nous sommes femmes images multiples, métamorphoses iconiques de mer, de terre et d'air - corps qui s'écoulent, s'effritent, s'évaporent, transparents, impalpables et sans limites - ils brûlent de visions, de toucher, d'écoute et de sentir informels pour mille possibles d'amour. Filmés respectivement en alternance par l'une ou l'autre, ils deviennent par le traitement de l'image, des paysages aux textures mutantes. La prise de vue image par image, décomposée par le refilmage aux effets de ralenti met constamment le spectateur a la limite d'un arrêt sur l'image ou le défilement se figerait en "tableau"… Un système de cache contre cache au refilmage produit une petite incrustation à la forme changeante qui décompose le cadre rectangulaire de l’écran. Elle contient soit une réduction, soit un détail, synchrones ou décalés du reste de l'image, ce qui provoque deux rythmes parallèles dans la composition de l'image, chacun d'eux concentrant l'attention au point d'empêcher la vision simultanée de l'ensemble. Faux accéléré et faux ralenti - prêts de se fondre ou prêts de s'immobiliser les deux corps s'alternent, se chassent, se mélangent, se devinent, se fuient, s'appellent et respirent à des rythmes impossibles et pourtant réels. Si le temps ne pouvait se passer d'images... il faudrait apprendre à voir des images qui ne soient que du temps… – Barbara Glowczewska, 1978
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Refle-x-périmental / Saison d’automne
Prochaines dates : 16/11 et 21/12
Voir tarifs et conditions sur http://dulaccinemas.com/cinema/2950/reflet-medicis/seances