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Nos réalisations

Refle-x-périmental #5 : Top danse (de films)

En ouverture de Novembre Expérimental #4

Le 16 Novembre 2023

à 20h30, au Reflet Médicis

Cet automne, le ciné-club de Cinédoc au Reflet vous propose un parcours de 3 séances sur le cinéma expérimental à travers les rituels et les danses cinématographiques ainsi que le geste amateur qui traverse l’expérimentation. 

✸ #5 TOP DANSE (DE FILMS) ✸
 
Cinquième séance du ciné-club Refle-x-périmental, Top danse (de films) est une invitation aux Danses de films en ouverture de la quatrième édition de Novembre Expérimental organisée par Cinédoc, du 23 au 30 novembre.
Pour “ouvrir le bal”, un tourbillon de silhouettes et de sensations étincelantes seront l'occasion de (re)découvrir une sélection d’œuvres expérimentales incontournables (du cinéma d’avant-garde des années 20, avec René Clair et Francis Picabia, au film structurel de Peter Kubelka, en passant par les directs films incisés de Len Lye) qui entretiennent des liens inattendus avec la danse, ses figures et pratiques académiques, tribales ou populaires, et en déplacent l'expérience.
Si certains des films programmés relèvent de ce qu’on appelle communément la ciné-danse (notamment Pas de deux de McLaren), d’après la définition historique de Maya Deren – “une danse si intimement liée à la caméra et au montage qu’elle ne peut pas être exécutée comme telle ailleurs que dans ce film en particulier” –, d’autres déroutent la définition conventionnelle de l’art chorégraphique et mettent les figures dansantes à l’épreuve de manipulations spatio-temporelles et plastiques du médium filmique, qui débordent les limites du visible (le jeu d’intermittences et de variations de vitesse chez Ed Emshwiller et Bruce Conner), quitte à se passer de la représentation des corps qui dansent pour ne garder que la trace des gestes opérés par le cinéaste lui-même sur le support (Len Lye dans Free Radicals). Par leur confrontation avec l’expérience kinesthésique de la danse, ces films animent corps filmés et filmant, spectateurs et spectatrices d’une même pulsion dansante.
 
 
Au programme :
 
♦ Entr’acte
René Clair et Francis Picabia
1924, 35mm, n&b, sonore, 15’
 
“Entr’acte ne croit pas à grand-chose, au plaisir de la vie, peut-être ; il croit au plaisir d’inventer, il ne respecte rien si ce n’est le désir d’éclater de rire, car rire, penser, travailler ont une même valeur et sont indispensables l’un à l’autre.”
– Francis Picabia
 
♦ Adebar
Peter Kubelka
1957, 16mm, n&b, sonore, 3’
 
“Dans Adebar, la densité extrême du noir et blanc nous renvoie à une iconographie funèbre, tandis que la grâce des silhouettes et des gestes percussifs qui ne cessent d'enrichir le mouvement par son arrêt, le mouvement fantasmatique, en appelle à une épiphanie. Chaque mouvement est empreint de l'immobilité à laquelle il s'arrache, chaque geste se hiératise en pose, chaque entité avoue sa nature intervallaire, l'intermittence devient monumentale.”
– Nicole Brenez
 
♦ The Very Eye of Night
Maya Deren
1958, 16mm, n&b, sonore, 15’
 
"C'est un ballet de nuit, entièrement vu au négatif, dans lequel les danseurs sont des constellations qui tournent encore et encore dans le ciel de la nuit."
– Maya Deren
 
♦ Free Radicals
Len Lye
1958, 16mm, n&b, sonore, 4’30
 
“L’œuvre visuelle, en osmose avec les percussions ancestrales de la tribu africaine du Bagirmi, est minimaliste : des rayures abstraites, éclatantes et fulgurantes viennent trouer, lacérer, déchirer la matière obscure de l’écran, verticalement et horizontalement, plus ou moins en profondeur selon les moments. Les minuscules incises dans l’émulsion, projetées et agrandies par le dispositif cinématographique, deviennent des éclairs, des flux d’énergie rendus visibles. (...) Chacun des traits présents sur l’écran s’affirme comme le résultat des mouvements du corps de l’animateur. C’est une chose qui n’est pas rare chez les cinéastes d’animation, cet attachement aux brisures des lignes, aux tourments des traits, aux tremblements des motifs qui interrogent de manière constante la continuité des formes en relation avec leur propre corporalité.”
– Dick Tomasovic
 
♦ Pas de deux
Norman McLaren
1968, 16mm, n&b, sonore, 13’20
 
“Avec Pas de deux, McLaren avait déjà offert une mise en image de la danse indépassable de son point de vue. Son goût pour l’analyse et la synthèse du mouvement (les chronophotographies de Marey et Muybridge sont des modèles), le déploiement mélodique et harmonieux des lignes, la réinvention du réel par l’intermédiaire du machinique cinématographique y sont portées à leur comble.”
– Dick Tomasovic
 
♦ Thanatopsis
Ed Emshwiller
1962, 16mm, n&b, sonore, 5’20
 
“Les poses de la danseuse Becky Arnold créent des clignotements et des vibrations de l'image juxtaposée au visage fixe de Mac Emshwiller. Un film expérimental qui produit et décrit un état d'angoisse. Des battements de cœur et des grincements de scie sur la bande son contribuent à l'intensité de l'effet.”
– Ed Emshwiller
 
♦ The Dance
David Rimmer
1970, 16mm, n&b, sonore, 5’
 
“Rimmer spécule avec un humour irrésistible, dans le film The Dance, sur la nature des boucles cinématographiques. Nous voyons un couple tourner sur une piste de danse à une vitesse folle. L'effet vertigineux demeure même après que nous ayons compris comment est fait le film.”
– Art and Cinema, #2
 
♦ Breakaway
Bruce Conner
1966, numérique, n&b, sonore, 5’
 
“La danse dans Breakaway fonctionne comme un rituel de transe : comme l’annoncent les paroles de la chanson, Toni Basil est sur le point de rupture, elle veut son indépendance des « chaînes » de la vie quotidienne, et pour cela elle doit se débarrasser de la matérialité de son corps ; et Bruce Conner peut l’aider à se libérer, car il sait qu’au cinéma tous les corps réels sont transformés en images virtuelles, et toutes les images sont inévitablement vouées à disparaître.”
– Bárbara Janicas
 
 
Refle-x-périmental est le ciné-club de Cinédoc au Reflet Médicis.
Billetterie et infos pratiques : http://dulaccinemas.com/cinema/2950/reflet-medicis/seances
(Carte UGC acceptée)
 

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