Adebar

Cinédoc Paris Films Coop

"L'exploit de Kubelka consiste à porter le montage soviétique un cran plus haut. Alors qu'Eisenstein filmait des scènes comme des unités de base et les montait de façon à créer du sens, Kubelka est allé jusqu'à l'image individuelle pour la considérer comme l'essence du septième art. Le fait qu'un film projeté est constitué de vingt-quatre images par seconde est à la base de ses travaux. Cette idée est matérialisée de diverses manières dans chacun de ses films. Dans Adebar, il n'utilise que certaines longueurs de prises de vue -13, 26 ou 52 images, et ce matériau filmé est montré selon des règles préétablies. Il y a une stricte alternance entre le positif et le négatif. Les images du film sont celles de personnages qui dansent, filmés en noir et blanc, avec un fort contraste, elles sont réduites à l'essentiel de leurs noirs et blancs de façon à pouvoir être utilisées en une construction d'images, de mouvements et de sons répétitifs d'une précision presque terrifiante."
Fred Camper, extrait de L'avant-garde cinématographique autrichienne 1955-1993, manifestation conçue par Steve Anker au Centre Georges Pompidou, ed. du Centre Georges Pompidou, Paris, 1996.